N'en déplaise aux bêtifications des nouveaux adultes occidentaux, n'en déplaise à cette nouvelle religion - la seule, au fond, qui tienne et fasse même l'unanimité - selon laquelle l'enfance, en tant que telle, serait pure, sainte, source de vérité, de beauté, de morale, on peut être un enfant et être un monstre. Alors, d'accord pour la cause des enfants suppliciés. D'accord pour, à l'Onu et ailleurs, lancer des actions en vue de tirer le maximum d'enfants de cet enfer que sont les guerres. Mais pas d'accord pour alimenter à travers ces actions le vieux préjugé de l'enfance innocente et sacrés. (ch. 19 La nuit des enfants-soldats